Qui est où et où est qui ?
Le marché des comics se divise entre plusieurs éditeurs américains et dans la plupart des cas, chaque maison d’édition est propriétaire des personnages qu’elle édite. Ce qui explique que les personnages d’une maison d’édition évolue dans un univers propre où ils ne croisent pas les personnages d’une autre maison d’édition. Ce schéma de la propriétaire des créations à la maison d’édition a longtemps prévalu et devant l’énorme succès rencontré à la fin des années 80, cela a poussé les plus grands créateurs de l’époque à se séparer des maisons d’édition traditionnelles que sont Marvel et DC Comics pour former leur propre maison d’édition basée sur le creator owned, c’est à dire que l’auteur créant un personnage conserve les droits sur ce personnage. Aujourd’hui, les deux systèmes cohabitent.
Le marché américain se compose de pas mal de petits éditeurs
indépendants gravitant autour des big 2 que sont DC Comics et Marvel
qui s’octroyent la très large majorité du marché du comic book. Ces
petites maisons d’édtion ont très peu de séries à leur actif et misent
principalement sur des mini séries. Ils ont généralement un ou deux
personnages connus par une fan base assez dévouée. On peut citer par
exemple la maison Chaos Comics qui édite Evil Ernie et Lady Death. On
peut aussi citer Aspen MLT du regretté Michael Turner qui a pour fer de
lance la série Fathom et ses dérivées. On a également Oni Press qui
édite Queen and Country de greg Rucka ou Jingle Bell de Paul Dini.
La plupart du temps, ces éditeurs cherchent à passer des accords de
partenariats avec de plus grosses maisons d’édition pour s’offrir de la
publicité et de la visibilité. Ainsi, Aspen MLT a coréalisé plusieurs
histoires avec DC Comics comme Superman Godfall ou Superman/Batman :
Supergirl. Sans compter un grand nombre de couvertures DC réalisées par
des artistes Aspen MLT.
Légèrement au dessus de ces éditeurs indépendants, on trouve Dark
Horse. Cette maison d’édition s’est spécialisée dans le domaine des
adaptations comics de séries ou films et possède ainsi la licence
Buffy, Aliens ou encore Star Wars. Ils publient en comic book de
l’inédit dans ces deux univers. Ils ont développé sacrément la license
Star Wars avec pas loin d’une dizaine de séries avant ou après les 6
films et même pendant ces films sur d’autres planètes ou tournant
autour de personnages faisant de la figuration dans les films. Mais
Dark Horse a vu également sa popularité augmenter avec les adaptations
cinéma de trois de ces creator owned que sont Hellboy de Mike Mignola,
Sin City de Frank Miller et 300 de Frank Miller encore.
On peut également citer dans le plus ancien The mask (adapté en film
avec Jim Carrey et Cameron Diaz), Barbwire (avec le film inoubliable de
Pamela Anderson qui l’adapte), Ghost (pas le film qui n’a rien à voir)
ou encore Grendel.
Au coté de Dark horse, on trouve Image Comics qui fait figure de
numéro 3 du comic book us. C’est la maison d’édition fondée en 1992 par
les artistes ayant fui DC et Marvel pour instaurer le système du
creator owned. Chaque artiste a créé son propre studio au sein de Image
avant que les années 200 fassent un peu exploser le système.
Dans les séries phares ayant lancées Image, on trouve Gen 13,
Witchblade (toujours en cours, adaptée en série live et en anime),
Savage Dragon, Wetworks, WildC.A.T.S., Youngblood, Cyberforce ou encore
Supreme.
L’idée de créer cette maison d’édition a vite fait face à un énorme
problème : les artistes prenaient leur aise et les délais mensuels
étaient rarement tenus. De plus, ils devaient faire face à tout
l’aspect de gestion qu’ils n’avaient pas à subir avant et ont vite vu
les opportunités se multiplier avec les possibles adaptations ciné ou
télé ou encore les gammes de jouets.
Les premiers problèmes sont arrivées avec le label Cliffhanger du
studio Wildstorm (qui était un studio de Image. On lui doit des séries
comme Gen 13). Les délais étaient vraiment catastrophiques pour deux
des trois séries dont une qui n’a même pas été au bout (Battlechasers
s’est arrêtée au bout de 6 ou 7 numéros. Steampunk a été jusqu’au bout
de son premier arc. Danger Girl a difficilement achevé sa première
histoire avant d’enchainer deux ou trois mini séries et de s’arrêter.
Seules Crimson et Outhere de Ramos sont sorties en temps et en heure
tous les mois.). Jim Lee, patron de Wildstorm décide alors de revendre
son studio à DC Comics. Les artistes peuvent alors se recentrer sur
l’artistique pendant que DC se charge de toute la gestion à coté (comme
la distribution, les négociations avec les imprimeurs, …)
Cela a marqué le glas de la période dorée de Image qui a vu plusieurs
studios s’échapper comme Michael Turner qui est parti fonder Aspen MLT
et est donc parti (tout comme Wildstorm) avec ces personnages sous le
bras puisqu’il en est le propriétaire.
Aujourd’hui, Image reste tout de même important mais n’a quasiment plus
aucune série régulière à part Savage Dragon de Erik Larsen, Witchblade
du studio Top Cow et Spawn chez Todd McFarlane Productions.
Image se spécialise aujourd’hui dans les comics de superhéros
différents. Les séries connues du moment sont The Walking Dead,
Invincible, Girls (récemment terminée), Freshmen (de Seth Green, Oz de
Buffy), Shrugged, Hunter Killers, Powers (de Brian Michael Bendis),
Witchblade et Spawn.
Et au dessus de tout cela se trouvent les Big Two que sont Marvel et
DC Comics. Ils dominent sans partage le marché us s’octroyant
l’essentiel du marché. Leur principale branche est composée des
célèbres héros connus de tous et qui appartiennent à la maison
d’édition et non à leur créateur (aujourd’hui, un scénariste qui crée
un nouvel X Men n’aura aucun droit sur lui). Mais pour satisfaire les
lecteurs et les artistes, ces deux maisons d’édition ont développé des
labels pour permettre des creator owned (c’est un moyen de garder une
star de l’écriture ou du dessin en exclusivité si on lui offre la
possiblité de réaliser son propre comics en creator owned) ou des
comics bien adulte et mature. On a ainsi la ligne Vertigo chez DC et la
ligne Max chez Marvel pour satisfaire à cela. Chez Vertigo, on retrouve
Sandman, Preacher, V pour Vendetta, Transmetropolitan, Y le dernier
homme, 100 bullets, Constantine ou encore We3
Chez Max, on trouve Alias (sans rapport avec la série éponyme), Punisher:Max, Blade, Supreme Power, ou encore The Hood.
A coté de cela, on a les lignes mainstream avec un tour d’horizon de qui est où.
DC Comics :
- Superman et son univers : Lex Luthor, Lois Lane, Jimmy Olsen, Supergirl, Superboy, Doomsday, Darkseid, …
- Batman et son univers : Batgirl, Oracle, Robin, Nightwing, Huntress,
Catwoman, le joker, le pinguin, Bane, Killer Croc, Alfred le majordome,
le commissaire Gordon, Poison Ivy, Harley Quinn, …
- Wonder Woman et son univers : Wonder Girl, Donna Troy, Cheetah, les amazones, Giganta, …
- Green Lantern et son univers : les 4 green lantern terrestres, le
corps des green lantern, Sinestro, Star Sapphire, Carol Ferris, …
- Le reste de la JLA (Justice League of America) et la JSA (Justice
Society of America) : Martian Manhunter, Green Arrow, Aquaman,
Powergirl, Vixen, Black Canary, Red Tornado, Flash, Hawkman, Hawkgirl, …
- Le reste des Teen Titans et des outsiders : Cyborg, Starfire, Beast Boy, Raven, Kid Devil, Ravager, Miss Martian, …
Marvel Comics :
- Les vengeurs : Captain America, Iron Man, Thor, la guèpe, Ant
Man/Giant Man/ Pourpoint jaune, Hulk, Miss Marvel, la Veuve Noire, œil
de faucon, l’initiative … et leurs ennemis : Ultron, Kang, …
- Les X Men : Cyclope, Tornade, Jean Grey, Wolverine, le fauve,
Malicia, Gambit, Emma Frost, Charles Xavier, Angel, Iceberg, … et leurs
ennemis : Magneto, Apocalypse, Mystique, Dents de sabre, les
sentinelles, …
- Les héros indépendants : Spiderman, Daredevil, Blade, le punisher, …
et leurs ennemis/famille : le bouffon vert, le caïd, Venom, Elektra, la
chatte noire, …
- Les héros galactiques : les 4 fantastiques, Nova, Captain Marvel, le
surfeur d’argent … et leurs ennemis/famille : Galactus, les skrulls,
les Kree, …
Les évènements faisant se croiser des héros de maisons d’édition sont rares et généralement hors continuité. Deux grands évènements ont fait s rencontrer les deux univers DC et Marvel en 40 ans : Amalgam (un héros de chaque univers était fusionné avec son équivalent dans l’autre) et le grand crossover vengeurs/JLA. Des crossovers entre une des big two et une maison indépendante sont plus courants.
En France, la situation est beaucoup plus simple : Panini comics domine le marché et l’écrase en publiant en vf Marvel et DC. Ce qui laisse quelques miettes à d’autres éditeurs comme Delcourt qui acquièrent des licences au goutte à goutte chez Dark Horse et Image principalement. Des petits éditeurs tentent de se faire une place avec des séries coup de cœur plus que connues comme Wetta par exemple. Hormis Panini qui sort les comics en kiosque et en librairie, tous les autres éditeurs se contentent d’une sortie librairie uniquement (à part Delcourt avec Spawn qui est la seule tentative ayant survécu après les échecs des magazines consacrés à Top Cow et Aspen.)
Voilà, j’espère avoir été assez complet concis pour ce tour d’horizon et sur le pourquoi on ne voit jamais Superman coller une rouste à Spiderman. C’est un peu comme si France 2 allait diffuser Navarro produit par TF1. C’est impossible, c’est l’ennemi ! :D